
N O L W EN N P E T E R S C H M I T T
Nolwenn Peterschmitt, 32 ans, grandit en Alsace. Depuis jeune elle pratique la danse, la musique et le théâtre puis entame sa formation professionnelle à l’Académie de Limoges sous la direction d’Anton Kouznetsov. Elle sera ensuite actrice au CDN- Théâtre de l’Union. Après cela et encore aujourd'hui elle passe le plus clair de son temps à tenter de se dé-former, à l’affût de chaque possibilités nouvelle de déployer le champ d’exploration intérieure et extérieure qu’est le travail de la scène, découvrant des pratiques radicales telles que la danse contemporaine, le butô, le krump, le clown.
Elle a travaillé en tant que comédienne avec plusieurs metteurs en scène dont Vera Ermakova, Nicolas Bigards, Pierre Pradinas, Paul Golub, Stéphanie Loïk, Martina Raccanelli, Jean Claude Fall. Membre fondatrice du collectif Zavtra, elle est actrice dans des créations collectives dirigées par Jean Baptiste Tur, Il était une fois un pauvre enfant, et Julien Mabiala Bissila et Delavallet Bidiefono, Trans. Elle participe en tant que danseuse à une création du chorégraphe Serge Aimé Coulibaly au Mali, dans le cadre du Fari Foni Waati #1 à Bamako ; et travaille avec la compagnie de danse Kubilai Khan Investigations sur plusieurs évènements (Festival Constellations, Collections secrètes).
Elle est une des membres du Groupe Crisis à Marseille, collectif qui réunit des artistes danseuses, comédiennes et metteuses en scène marseillaises. Elle joue dans Drames de Princesses d’Elfriede Jelinek, cabaret post-féministe sur la fatalité du féminin, mise en scène d’Hayet Darwich, production déléguée du Festival de Marseille en 2018.
Le Groupe Crisis est par la suite invité à Tunis pour travailler avec Amira Hamdi, poétesse LGBT de la médina, en résidence longue à l’Association l’Art Rue. De cette rencontre entre les trois artistes femmes un spectacle est créé et présenté au Festival Dream City Tunis 2019 : Khanka. La prochaine création du Groupe Crisis est aussi une histoire de rencontre : après trois voyages en Israël et Palestine depuis 2012, Nolwenn Peterschmitt co-écrit et co- met en scène avec Maxime Lévêque le spectacle Ils savaient pas qu’ils étaient dans le monde, performance sur le mode du documentaire de création sur l'architecture de la colonisation, la guerre et la maison. La pièce est créé au Théâtre Studio d’Alfortville début mars 2020, puis jouera au Festival Théâtre en mai au CDN Dijon Bourgogne et au Festival de Marseille 2021.
Nolwenn Peterschmitt met en scène la dernière pièce du Groupe Crisis, une expérience de groupe, exclusivement en corps et son : UNRUHE, rite permissif en 5 étapes qui joue au coucher du soleil. Pour cette pièce elle rassemble 10 danseurs.ses et comédiens.nes et 2 musiciens dans un travail autour de la danse de Saint Guy, une épidémie de danse apparue en 1518 à Strasbourg; elle est créée à l’édition 2023 du Festival de Marseille puis joue au Maillon à Strasbourg, à la Parole Errante à Montreuil, au ZonneKlopper au Bruxelles.
Ces dernières années elle a également joué dans des pièces avec le Cirque Inextremiste, la Cie du Grand Cerf Bleu, la Cie Erd’O et Alexandra Tobelaim.
Aujourd'hui elle travaille à Bamako sur D’où la lumière jaillit, un projet qui se construit avec la Cie De Ceux Qui, une immersion à l’hôpital psychiatrique du Point G. En parallèle, elle accompagne deux soli, Ursa Major de et avec Caroline Loze, et Patchwork, de et avec Louis Gillard, et prévoit cette année un stage de pratique en immersion autour de la danse de Saint Guy : « Possession et dépossession, une histoire de libération du corps ».
Sa prochaine pièce, Le Ventre et la Nuit, est une soirée performative de célébration de la nuit pour zones urbaines cachées, dans laquelle elle va tenter de mettre en place les conditions d'apparition d'une Monstre-Déesse.
Elle mettra en scène et jouera également dans Mange-Nuit, conte jeune public écrit, raconté et joué par Sissy Vorace, la clowne qui l'accompagne depuis quelques temps et qui jouera en mars 2026 au TJP- CDN de Strasbourg.
Sissy Vorace oeuvre aussi certaines nuits, pour les + de 14 ans, dans des numéros pour l'Interlope Cabaret, organisé et mené par la drag queen la Travlota.
Nolwenn Peterschmitt a entamé fin 2023 un cycle de recherche en anthropologie du rituel en lien avec les arts de la scène dans le cadre du diplôme de l’EHESS à Paris, sous la direction de Cléo Carastro.
Passionnée du travail sur l'incarnation, la possession, l'habitat du corps et des lieux qui nous habitent, elle envisage le théâtre et la danse comme un besoin vital / social, ainsi que le travail de la scène comme une des manifestations du vivant parmi nous.
Elle tente de creuser les liens qui se nouent entre l’art, l’espace public et la politique, tentant d'oeuvrer à la créations de nouvelles pratiques rituelles et collectives et de participer à la réinvention de nos mythes, les faisant répondre à l'urgence contemporaine tout en les laissant résonner avec celleux qui avant nous, tout proches et depuis la nuit des temps, se rassemblent pour se raconter des histoires, se mettre en relation avec l'invisible et survivre à la violence.